DU DOCUMENTAIRE À LA FICTION

 


Après le succès du film documentaire "LIÉS À VIE" qui raconte l'histoire d'un jeune dépendant de la drogue, la jeune réalisatrice ivoirienne Malyka KAKAYÉ refait surface avec une fiction de 13 minutes intitulée CITATION. Ce court-métrage qui raconte l'époque coloniale nous laisse sans voix avec l'incroyable jeu d'acteur des personnages du film comme YAPO Abou Viateur,  et Luis MARQUES. Elle nous accorde une Interview.

- Bonjour Malyka


Bonjour Joyce ! 


- Après le succès de votre documentaire "Liés à vie", pourquoi avoir opter pour un autre registre ? Qu'est ce qui explique votre choix pour la fiction ?


Rien de particulier! J'ai souhaité essayer la réalisation d'un film fiction !    C'était un challenge, un défi. Vu le "succès" de mon documentaire, j'ai voulu m'inscrire dans un nouveau registre.


- Dites-nous, de quoi parle ce film ?


Ce film parle de la politique actuelle de l'Afrique !


- Avec tous les sujets d'actualités à foison, pourquoi privilégiez vous une histoire politique avec un style coloniale ?


Ce film parle de la politique actuelle de notre pays et de notre continent (l'Afrique de l'ouest en particulier) comme je viens de le signifier. Une histoire politique pour pointer du doigt les tares du système politique en Afrique. Quelque soit le registre d'une œuvre cinématographique, elle doit refléter la société dans laquelle nous vivons. Il faut être la glace de la société. Mais, j'ai préféré mettre l'histoire à une époque coloniale, pour ne pas que les politiques contemporains se sentent directement visés. On ne peut rendre une actualité ou une histoire vraie en cinéma sans la maquillée, sous peine de sanctions (la censure). 


- Toute réalisation nécessite plusieurs moyens, d'où, une multitude d'obstacles auxquels il faut faire face. Quelle a donc été la plus grosse difficulté au quelle vous avez été confronté dans la réalisation de cette oeuvre?


Ma plus grande difficulté dans la réalisation de ce film a été là recherche de financement.     Lors de cette étape, j'ai essuyé plusieurs paroles désagréables, plusieurs mépris, et frustrations. Les propositions indécentes y compris !                                Mais, je n'ai jamais perdu de vue l'objectif que je devrais atteindre. 


- Votre fiction ne passe pas inaperçue, elle est nominée à deux (02) festivals; quel est donc le sentiment qui vous anime ?


C'est toujours un grand plaisir de voir qu'on valorise son œuvre. Je suis fière de ses sélections, et j'ai hâte d'avoir d'autres sélections. C'est tellement difficile de produire une telle œuvre, l'argent mis à part... Seule la reconnaissance reste le plus grand bénéfice.


- Que pouvons nous retenir de Malyka KAKAYÉ, au sortir de cet entretien ?


Malyka KAKAYÉ est une jeune artiste, cinéaste (scénariste-realisatrice) très talentueuse. Elle est pleine de ressources et réserve le meilleur à son public. Elle le  remercie pour son soutien indéfectible.  Dieu vous bénisse !!!  

CLAP IVOIRE 2020: LE KODJO ÉBOUCLÉ EST DE RETOUR SUR SA TERRE NATALE


        
 Les rideaux de la 20ème édition du festival de courts métrages dénommé "Clap Ivoire" organisé par l’Office National du Cinéma de Côte d’Ivoire (ONAC-CI), sont tombés le 18 Septembre 2020 à Abidjan.   Les organisateurs du Clap Ivoire ont tenu leur pari, malgré la crise sanitaire qui secoue la Côte d'Ivoire à l'instar du monde entier. 
 
  C'est le film documentaire "BINAN DOUHÔ, AU PAYS DES DANSES LOBIS" de la jeune réalisatrice Jemima Grâce KAMBOU, qui a remporté le Grand prix "Kodjo Ebouclé" . De nationalité ivoirienne, cette talentueuse réalisatrice est issue de l'École de Production Audiovisuelle (EPA) de l'Institut des Sciences et Technique de la Communication (ISTC-Polytechnique) où, sa passion pour le cinéma à vu le jour. Ce film documentaire est un hommage rendu à la culture africaine, à travers ses rythmes, et danses qui mettent en valeur nos traditions. 

   Depuis 2015, le Kodjo Ébouclé avait quitté la terre de ses ancêtres. Les multiples tentatives des jeunes créateurs ivoiriens à faire revenir le trophée à la maison dans les éditions précédentes, se sont vouées à l'échec. Pour cette 20ème édition, c'est le film de Jemima Kambou qui a retenu l'attention du Jury, en obtenant le sésame tant prisé. Une oeuvre pleine d'espoir pour les jeunes créateurs, une oeuvre réalisée par la gente féminine, une oeuvre qui vient donner un coup d'éclat au cinéma ivoirien.

Pour la petite histoire, BINAN DOUHÔ ou encore "Au pays des danses Lobi" est l'histoire de la communauté d'où est issue la réalisatrice Jemima Kambou. Ayant passé son enfance au sud de la Côte d'Ivoire, Jemima s'est donnée pour mission de faire connaitre la culture de sa région, qui n'est rien d'autres que la culture de l'Est de la Côte d'Ivoire.

   
C'est le lieu de rappeler que le festival "Clap Ivoire" réuni à chaque édition les oeuvres des jeunes réalisateurs issus de l'espace UEMOA. Et le "Kodjo Ebouclé" est le plus grand prix que l'on peut recevoir au cours de cette compétition internationale.